Interviews Qatar Prix de l'Arc de Triomphe 2025. Focus sur les candidats japonais

Hiroyasu Tanaka (Photo), entraîneur de Alohi Alii

"J’ai étudié en France pendant longtemps, et le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe a été une source d’inspiration pour devenir entraîneur. Déjà, en tant que jockey, j’étais venu plusieurs fois en France et j’y ai séjourné longtemps. Devenir entraîneur avec l’Arc comme objectif a toujours été un but pour moi. Aujourd’hui, je suis très heureux de pouvoir participer à cette grande course. Bien sûr, nous visons la victoire, mais avant tout, je suis heureux d’être ici avec mon cheval. Le Prix Guillaume d’Ornano est une course de haut niveau, classée Groupe 2 en France. C’était un vrai défi pour Alohi Alii, mais il l’a relevé brillamment. Sa forme est excellente depuis. Son jockey, Christophe Lemaire, a déjà gagné avec beaucoup de mes chevaux. C’est un jockey de classe internationale, actif partout dans le monde. Même s’il n’avait jamais monté Alohi Alii avant Deauville, il avait l’expérience de mes autres chevaux. Sa connaissance de la France et son expérience internationale sont un atout énorme. Après la victoire de Deauville, il était naturel pour nous de continuer avec Christophe Lemaire. Il est un partenaire essentiel de notre équipe. Après le Satsuki Sho (2000 Guinées japonaises), nous avons pris la décision de viser directement le Grand Prix de Paris [un Groupe 1 que le cheval n’a finalement pas couru, ndlr], plutôt que d’attendre un éventuel engagement dans le Derby japonais. Nous ne voulions pas rester dans l’incertitude. Notre objectif principal, dès ce moment-là, était de préparer l’Arc à travers la voie française.Quand il s’est élancé à Deauville, cela faisait quatre mois qu’il n’avait pas couru. Dix jours avant, nous hésitions encore à le déclarer partant tant sa condition n’était pas optimale. Finalement, il a gagné. Après la course, il était fatigué, mais dix jours plus tard, il avait déjà bien récupéré. Nous avions toujours prévu un programme avec six semaines de préparation pour le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Ce temps lui a permis de s’aguerrir, de s’adapter à l’entraînement à Chantilly et aux pistes françaises. Aujourd’hui, il est beaucoup plus fort qu’à Deauville, et je peux dire qu’il est bien acclimaté et en bien meilleure condition. Il a travaillé à Chantilly et déjà couru sur une piste assez souple à Deauville. ParisLongchamp est souvent très pénible début octobre, mais je fais confiance à son pedigree et à son équilibre de course. Tout dépendra du déroulement et de sa position dans le peloton. Un terrain plus profond peut démotiver un cheval, mais je ne veux pas chercher d’excuses. La pluie est annoncée, mais nous avons tout fait pour qu’il soit prêt à courir quelles que soient les conditions. Je crois en lui."

Tomoyasu Sakaguchi, entraîneur de Byzantine Dream

"C’est une grande course, avec beaucoup de chevaux étrangers. Je suis très heureux de pouvoir présenter un cheval dans une course aussi prestigieuse. C’est un grand honneur pour moi de représenter le Japon dans une telle épreuve. Byzantine Dream a gagné le Qatar Prix Foy, et ce fut une très belle victoire. Mais dans l’Arc, le nombre de partants et le rythme seront différents. Le chronomètre est une référence, mais ce n’est pas le plus important. Depuis cette course, le cheval a progressé. Il a franchi plusieurs étapes dans sa préparation et aujourd’hui, il est très frais. Je pense qu’il est en excellente condition. Bien sûr, on ne peut pas comparer directement le Foy et l’Arc. La distance est la même, mais le rythme et
la qualité du lot seront différents. Ce qui compte, c’est que le cheval a gagné facilement, et qu’il est encore mieux depuis. Il est en progrès constants et garde de la fraîcheur. Son jockey, Oisin Murphy a gagné le Red Sea Handicap à Riyad avec Byzantine Dream, où nous avions déjà collaboré. C’était une très belle monte. Il était disponible pour la course préparatoire et pour l’Arc. C’est pourquoi nous avons décidé de continuer avec lui. Jusqu’ici, je n’ai jamais eu de problème avec l’état du terrain. Il s’adapte bien. Mais nous n’avons jamais couru sur un terrain très lourd, donc je ne sais pas exactement comment il réagirait dans ces conditions extrêmes. Idéalement, nous aimerions une piste plutôt bonne, car il a montré un bel équilibre sur ce type de sol. Si la piste est plus souple, c’est une vraie inconnue. Nous verrons dimanche. Byzantine Dream a couru sur de longues distances. Depuis qu’il est jeune, il a montré une grande endurance et beaucoup de tenue. C’est pourquoi il a bien fait sur 3 200 mètres. Mais il a aussi prouvé dernièrement qu’il pouvait parfaitement s’adapter à 2 400 mètres. Je n’ai absolument aucune inquiétude concernant la distance de l’Arc."

Takashi Saito, entraîneur de Croix du Nord

"J’ai participé à l’Arc il y a quatre ans, et le résultat n’avait pas été bon. Je regrette de ne pas avoir pu faire mieux à ce moment-là. C’est donc un grand honneur pour moi d’être de retour dans cette course prestigieuse avec Croix du Nord. Il y a quatre ans, j’étais venu avec Chrono Genesis. Le résultat avait été assez décevant, et j’ai nourri beaucoup de regrets après cette course, ce qui me sert aujourd’hui. Cette année, je reviens avec un autre cheval, Croix du Nord, et je suis heureux et fier de participer à nouveau. Avec Chrono Genesis, nous avions travaillé très dur au Japon, peut-être trop. Après la course, j’ai compris que c’était excessif. Depuis, j’ai eu des expériences en Arabie Saoudite, à Dubaï, et bien sûr au Japon. J’ai appris de nombreux enseignements, avec beaucoup de chevaux différents. L’élément le plus attractif du Prix du Prince d’Orange, que j’ai choisi comme épreuve de préparation, c’était la distance et le rythme, qui est généralement plus lent dans un Groupe 3. Bien sûr, Croix du Nord est un lauréat du Derby japonais, mais en même temps c’est un 3-ans encore assez peu expérimenté. Pourtant, je n’ai aucune inquiétude à ce sujet. Dans le passé, des chevaux comme Lammtarra avaient peu couru avant de réussir. Donc non, je n’ai pas de crainte à propos de son manque d’expérience.
Lors de sa dernière course dans le Prix du Prince d’Orange, la piste était assez souple, mais
il s’en est bien sorti. Sur la fin, Daryz s’est rapproché, ce qui montre que le terrain pouvait
être exigeant. Je pense que si le terrain est similaire à celui d’il y a deux semaines, il pourra bien courir. Mais on ne sait jamais, nous verrons dimanche. Croix du Nord va bien. Je ne pense pas
que cette course lui ait laissé de traces, même par rapport au Satsuki Sho (2 000 Guinées
japonaises). Le cheval a bien récupéré. J’espère que notre choix de programme était le bon, mais cela, nous le saurons le dimanche."