Driver mythique des années 70-80, celui qu'on surnommait "le pape" pour sa sérénité et son autorité en course, Jean-René Gougeon s'est éteint chez lui à Argentan

Légende du trot dont il aura été la figure de proue durant plus d'un quart de siècle, Jean-René Gougeon s'est éteint vendredi à Argentan à son domicile après une hospitalisation d'un mois. Avec la mort à 80 ans de celui qu'on surnommait "le pape" pour sa sérénité et sa clairevoyance dans un peloton, c'est l'une des plus brillantes pages de l'histoire du trot qui se tourne. Détenteur du record des victoires avec huit Prix d'Amérique, il avait été le partenaire de cracks inoubliables comme OURASI, BELLINO II, ROQUEPINE et UNE DE MAI, sa jument de coeur qu'il n'a jamais pu, ironie du sort, mener au succès dans l'épreuve suprême,mais avec laquelle il remporta à quatre reprises le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d'Azur. Vainqueur d'un mémorable Championnat du Monde à Roosevelt Raceway, aux Etats-Unis, avec le phénoménal BELLINO II, Jean-René Gougeon était adulé en Italie où il avait remporté tous les classiques. C'était vrai aussi en Suède et en Allemagne où son professionnalisme était respecté. Un accident vasculaire cérébral avait précipité sa retraite il y a 20 ans, lui interdisant d'être le partenaire de OURASI lors de la quatrième victoire du crack dans le Prix d'Amérique. Depuis une dizaine d'années il vivait en appartement à Argentan, ayant vendu son superbe haras de l'Orne après y avoir été victime de "saucissonneurs" qui lui avaient volé entre autre tous les trophées de sa glorieuse carrière.