Lundi à Saint-Cloud (R-1). Trois questions à Aurélien Kahn

Aurélien, votre parcours professionnel est atypique. Pouvez-vous nous en parler ?

Je suis passionné de chevaux depuis mon plus jeune âge. Dans un premier temps, j'ai exercé sur les terrains de concours complet, discipline que j'ai pratiqué pendant une vingtaine d'années. J'ai notament eu l'opportunité de me hisser au niveau international, avec une participation aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. A cette époque, alors installé à Morannes, dans le Maine et Loire, j'ai également entamé une activité de débourreur et pré-entraîneur, collaborant notamment avec Alban Chevalier du Fau puis Guillaume Macaire. Passioné de compétition, j'ai ensuite décidé de passer ma licence d'entraîneur, en 2018, avant de faire mon entrée sur les programme en 2019.

Ou êtes-vous installé ?

Depuis début novembre 2020, j'ai posé ses valises sur le centre d'entraînement de Dragey, dans la Manche, afin d'y trouver un espace de travail plus important et ainsi de meilleures conditions d'entraînement pour mes quinze pensionnaires. Avec les côte et la profondeur des deux pistes extérieures, il a fallu s'adapter. C'est exigeant pour les chevaux mais je suis très satisfait de ce site. Je tiens d'ailleurs à préciser que les pistes d'entraînement sont très bien entretenues et en superbe état. Il y a de l'espace. C'est un excellent outil de travail.

Lundi, à Saint-Cloud, vous sellerez deux partants dans le Prix Bango. Que doit-on en penser ?

GINGERMIX (603) a été dirigé sur les obstacles car il n'a qu'un maigre programme en plat. Sa prestation sur les haies de Pau, courant janvier, était bonne. C'était très prometteur. D'ailleurs, il a bien plu à James Reveley. Certes, il reste un peu précieux dans ses sauts, raiuson pour laquelle il a été monté en patientant ce jour-là mais c'est un bon sauteur et il ne demande qu'à progresser dans la discipline. Lundi, il trouvera un terrain moins collant que ces derniers jours à Saint-Cloud, ce qui va lui convenir. Il n'avait pas apprécié le terrain très lourd dans le Prix Jacques de Vienne. Il mesure 1.55m dont le terrain profond ne l'avantage pas. Physiquement, il est très bien. Au top de sa forme. Il s'est bien endurci depuis son arrivée à Dragey. En outre, il est devenu plus posé. Je vais demander à Pierre-Charles Boudot de le monter parmi les chevaux de tête, de façon à effectuer une ligne drotie avec les leaders. Selon moi, beaucoup de paramètres sont réunis pour qu'il fournisse une bonne performance. Je serais surpris s'il ne finissait pas parmi les trois premiers. Il sera muni d'oeillère car il n'aime pas trop voir les chevaux venir de l'arrière. GALIANO (606) est taillé pour faire un bon cheval d'obstacle. Hélas, il a le voile du palais. Donc, avec cette pathologie, c'est compromis pour le voir au-dessus de 3.000 mètres. Il est assez froid le matin à l'exercice mais il est plus en pression en course. Il a un peu de "galop" en plat. Il a moins de vitesse et moins d'amplitude que Gingermix. Il briguera ici une allocation. Ensuite, il va avoir un programme entous chevaux, AQPS et autres, en plat, entre 1.800m et 2.200m. Sachez également que je fonde des espoirs sur une 3-ans inédite qui va débuter le 5 avril, à Angers. Elle est belle, a de la taille, de la précocité et possède de bonnes origines. Elle a une belle action et de l'amplitude. Elle a aussi de l'avenir sur les obstacles.J'ai aussi trois 2-ans, dont deux qui vont pas mal et devraient sortir dans un mois et demi."

(Interview réalisée par Stéphane Davy)