Prix de France dimanche à Vincennes : Il va y avoir du sport !

C’est une certitude… ou presque ! Le seul paramètre que nous ne pouvons maîtriser à quelques heures du lancement sur orbite des seize protagonistes du Grand Prix de France (Gr. I) concerne l’état de la piste. Si quelques pluies sont annoncées en région parisienne, elles ne devraient pas alourdir exagérément la cendrée du plateau de Gravelle ce qui devrait permettre au futur lauréat d’affoler les aiguilles du chronomètre. Et peut-être même, d’effacer des tablettes le record de 1’09’’8 enregistré par Kool du Caux lors de l’édition 2007 de ce même deuxième volet du célèbre triptyque du trot hexagonal.

Un exploit que la nouvelle star du trot, BOLD EAGLE, vient déjà d’accomplir lors de son envolée dans le Prix d’Amérique alors que ce 5-ans surdoué n’affrontait ses aînés que pour la deuxième fois de sa jeune carrière ! Oublié le record des 2.700 mètres de la Grande Piste établi par Royal Dream (1’11’’9) en 2013 lors de son succès devant la star de l’époque de la discipline, le grand Ready Cash, le géniteur de Bold Eagle. En bouclant le parcours sur le pied de 1’11’’4 malgré une piste peu réellement propice à la vitesse, le phénomène de Pierre Pilarski a définitivement apposé sa griffe sur la discipline la plus populaire du spot hippique français.

Avant de songer à un éventuel Grand Chelem en signant la passe de trois dans le marathon du Grand Prix de Paris, le 28 février, BOLD EAGLE devra en passer par un parcours deux fois moins long, certes, mais assurément bien plus exigeant. Au vu de la qualité et de la vélocité des forces en présence, on peut parier sans grand risque de se tromper que lorsque la belle américaine déploiera ses ailes, le partenaire de Franck Nivard mais également ceux de Björn Goop (TIMOKO), Gabriele Gelormini (VOLTIGEUR DE MYRT) ou encore Franck Ouvrie (OASIS BE) vont s’élancer toutes voiles dehors. Le positionnement sur ce parcours est en effet l’une des clefs du succès et, pour espérer viser la première place au passage du disque final, il conviendra d’occuper rapidement une place de choix, dans le peloton de tête. Celle dont tout driver rêve n’est autre que le dos de BOLD EAGLE mais, encore faut-il que ce dernier s’empare rapidement du leadership. Ce qui n’est pas fait d’avance, la star de Sébastien Guarato étant peut être encore plus fort lorsqu’il attend à portée de fusil des leaders  comme on a pu le voir dans le Prix de Belgique. Qui plus est, TIMOKO, après avoir eu ce déroulement de course « phantasmé » par son entourage, n’a pu « sauter » l’aigle de Vincennes dans les derniers décamètres de l’Amérique…

En conclusion, pour espérer réaliser l’exploit, faire mordre la poussière à BOLD EAGLE, il faudra non seulement escompter sur un parcours limpide mais également - et plus certainement – compter sur une défaillance ou sur un incident de course dont serait victime ce dernier. Evidemment ce cas de figure n’est souhaité par personne et certainement pas par les principaux rivaux du 5-ans à la casaque rouge. Si la glorieuse incertitude des courses n’est nullement une vaine expression, une victoire acquise au rabais, après incident, ne satisferait personne ! Dès lors, TIMOKO, VOLTIGEUR DE MYRT, LIONEL, BIRD PARKER, quarté qui s’annonce le plus redoutable pour celui qui sera de nouveau le grandissime favori, compteront avant tout sur leur talent et leur classe respective – aucun n’en manque – pour réaliser l’exploit. A la force du jarret ! Bon courage à tous car cette tâche n’a rien d’une sinécure pouvant plutôt être apparentée à l’un des douze travaux d’Hercule…